Gavarnie, un site à couper le souffle

Le Cirque de Gavarnie est le résultat de l'érosion glaciaire, une merveille de la nature qui mérite vraiment le détour. Situé sur la commune de Gavarnie il fait partie du Parc Naturel des Pyrénées et depuis 1997 il est classé par l'UNESCO au patrimoine mondial de l'humanité dans l'ensemble Pyrénées-Mont Perdu.

Comment venir à Gavarnie: à partir de Pau ou de Tarbes, il faut se rendre à Lourdes, prendre la D821, puis la D921, traverser Luz-Saint-Sauveur et Gèdre. A l'entrée du village de Gavarnie plusieurs parkings sont indiqués, d’où vous partirez à pied pour la visite du Cirque. Personnellement, après avoir traversé le village, j'ai garé ma voiture sur un parking situé sur la rive droite du Gave près de l'Hôtel Vignemale (5 € la journée).

Carte recommandée: IGN 1748 OT Top 25 ou 1648 ou Carte routière Michelin.

 Pour accéder au fond du Cirque plusieurs itinéraires sont possibles :

• Le chemin principal suit la rive gauche du Gave, il faut le traverser soit au Pont Romain dit Pont de Brioule, soit au Pont de Nadau. La route est goudronnée au départ puis elle est suivie par une piste empierrée qui longe le Gave jusqu'à l'Hostellerie de Gavarnie (1570 m). De là un sentier relativement facile conduit jusqu'au pied de la Grande Cascade (1789 m).
• Un sentier part du village sur la rive gauche du Gave (versant ouest de la vallée), c'est celui que j'ai emprunté à l'aller. En sortant du parking j'ai marché jusqu'à l'église ou j'ai rejoint le sentier qui monte à la Vallée de Pouey Aspé jusqu'au Port de Boucharo (2270 m) sur la frontière franco-espagnole, ou qui permet d'atteindre le Refuge des Sarradets (2587 m) et la Brèche de Roland (2807 m), autre passage mythique entre la France et l'Espagne.
  Arrivé sous la cabane de Pouey Aspé (1720 m) le sentier bifurque, nous sommes sur le Plateau de Bellevue, bien nommé à cause du splendide point de vue sur les cascades, les pics et les impressionnantes parois du Cirque. J'ai emprunté celui qui redescend, par une passerelle il traverse le Gave des Tourettes, passe sous les couverts du Bois du Bourlic et enjambe le Gave de Gavarnie avant de rejoindre le chemin qui conduit à l'Hostellerie de Gavarnie. Cela représente un dénivelé de 355 m environ pour 2 h de trajet.

• Il existe une autre variante en passant par le versant est de la vallée. A la sortie de Gavarnie, il faut traverser le Gave au Pont de Brioule, prendre le chemin "Sacaze" sur la rive droite et, juste avant d'arriver au Pont Nadau suivre le chemin du bois de Pailla. A environ 1750 m d'altitude vous trouverez une bifurcation, vous suivrez le sentier de droite, qui descend au travers du bois d'Arribama. Après un passage en corniche le sentier débouche à l'Hostellerie. Cela fait environ 385 m de dénivelé pour 2 h 15 de trajet.

Le randonneur qui déteste les chemins trop fréquentés peut opter pour le sentiers du plateau de Bellevue à l'aller et pour le sentier du bois d'Arribama au retour ou vice-versa.

Située à 1365 m d'altitude la commune de Gavarnie est la plus haute commune du département des Hautes Pyrénées, en moyenne 1500 m, mais avec un écart très important allant de 1200 m à 3248 m (Pic du Marboré). Au Xème siècle Gavarnie était un village de bergers qui s'est développé grâce au chemin qui mène au Port de Boucharo, passage le plus court pour se rendre en Espagne, qui était emprunté par les commerçants et par les pèlerins de Saint Jacques de Compostelle. En 1842 le village prend le statut de commune, c'est la période ou la population atteint son apogée, depuis elle a décliné progressivement pour atteindre 140 habitants en 2010. L'activité touristique est impressionnante, on parle d'un million de visiteurs par an.

En été, les touristes venus passer la journée, voire plusieurs jours se mêlent aux montagnards qui parcourent le réseau très dense de chemins de randonnées. Un festival de théâtre en plein air organisé depuis 25 ans rassemble plus de 10000 spectateurs, la dernière édition produite par le Théâtre Phoebus du 23 juillet au 4 août a présenté la pièce "La Belle et la Bête", les années précédentes on y a joué Le Cid, Gaston Foebus...

En hiver les champs de neige de la station de ski Gavarnie-Gèdre attirent les amateurs de glisse pendant que les alpinistes chevronnés grimpent aux cascades de glace jusqu'aux sommets environnants.

Le Cirque de Gavarnie est un amphithéâtre de 4 km de diamètre dont la ligne de crête mesure 14 km, avec 16 pics de plus de 3000 m. Les plus connus sont le Grand et le Petit Astazou (3071m et 3012 m), le Marboré (3248 m), l'Epaule du Marboré (3073 m), le Pic Brulle ou Pic de la Cascade (3156m), la Tour (3009 m), le Casque (3006 m), le Taillon (3144 m)… Les parois du Cirque mesurent environ 1500 m de haut étalés sur 3 étages séparés par des banquettes aux pentes moins abruptes sur lesquelles s'accrochent des glaciers.

Des parois descendent de nombreuses cascades de plusieurs centaines de mètres de hauteur. La plus haute, dénommée Grande Cascade donne naissance au Gave de Gavarnie, elle est alimentée par la résurgence Brulle qui jaillit à 2820 m  sous la grotte Devaux (2870 m) sur les flancs du Marboré (3248 m). Les eaux proviennent du Petit Etang Glacé (2985 m) situé en Espagne entre les Pics du Cylindre et du Mont Perdu par un réseau souterrain long de 2500 m.

 Voici un récit qui illustre la ferveur d'un scientifique avide de découvertes: <e série - n° 18 - juin 1997 53. >>

   Source : Publications du Comité Spéléologique de Midi-Pyrénées.

Le haut de la chute d'eau se situe à 2331 m mais le jaillissement dans le vide se fait à 2243 m. Après un premier saut de 281 m la cascade fait un ressaut et tombe 142 m plus bas, à la cote 1789 m ou elle donne naissance au Gave de Gavarnie. Après avoir reçu un grand nombre d'affluents, c'est à Soulom, au confluent avec le Gave de Cauterets que celui-ci prendra le nom de Gave de Pau (193 km).

Avec ses 423 m de chute, la Grande Cascade est une des plus hautes cascades d'Europe. Elle déverse ses eaux glacées dans tout d'abord dans l'Oule puis sur le Plateau de la Prade. << Le mot oule vient de la francisation du mot occitan ola, qui se prononce "oulo", désignant un pot sans anses ou un chaudron >>

A la fin du XVIIIème et au début du XIXème siècles de nombreux personnages se passionnent pour le Cirque de Gavarnie, ils le font connaître dans le monde entier : Ramond De Carbonnières, Henry Russel, Victor Hugo, Schrader, Emile Zola… Ils sont botanistes, topographes, écrivains, pyrénéistes, peintres, photographes et tous sont fascinés par la grandeur et la beauté du site. Ils partent en expédition à la recherche de plantes, de roches, de passages, de voies d'ascensions en se faisant accompagner des guides pyrénéens expérimentés: Rondou et Laurens, Hippolyte et Célestin Passet, François Bernat-Salles, Henri Courtade, Ledormeur…

La flore du Cirque de Gavarnie est très riche et parmi les nombreuses plantes on peut y découvrir : Aconitum anthora , Crocus vernus, Anemone ranunculoides, Ranunculus thora et alpestris, Ranunculus ficaria, Aquilegia pyrenaica, Coincya cheiranthos, Erucastrum nasturtiifolium, Barbarea verna, Draba tomentosa, Pritzelago alpina, Viola biflora, Reseda glauca, Polygala amarella, Silene alpestris, Saponaria caespitosa, Gypsophila repens, Sagina saginoides, Arenaria ciliata et purpurascens, Cerastium arvense, Geranium cinereum, etc.

A partir de Gèdre ou de Gavarnie de nombreuses randonnées à la journée ou sur plusieurs jours sont possibles, vous pourrez découvrir les cirques de Troumouse et d'Estaubé ou le versant espagnol avec le massif du Mont Perdu qui ne manque pas de charme.

Il est indispensable de se rendre dans le Cirque de Gavarnie pour vraiment en percevoir l'atmosphère et contempler l'imposant et grandiose amphithéâtre minéral dans lequel l'homme n'est plus qu'un grain de sable.

Sources: Wikipédia, Office de Tourisme, Comité Spéléologique de Midi-Pyrénées, La Météorologie.